Stéphane Richard, le conseil d’administration d’Orange le soutien, mais,…
Le conseil d’administration d’orange a décidé, lundi 17 juin 2013, du sort de Stéphane Richard: il garde « sa pleine confiance » en tant que Président-Directeur Général de l’opérateur.
Monsieur Richard ne pâti donc pas, pour le moment en tout cas, de sa mise en examen pour « escroquerie en bande organisée » dans le cadre de ce que certains appellent l’affaire Tapie/Lagarde et d’autres Tapie/Crédit Lyonnais ; ses capacités et sa marge d’action ne sont pas remises en cause.
Toutefois, Bernard Dufau, administrateur indépendant s’est vu confié une mission de suivi pour le cas où la situation de monsieur Richard changerait d’ici la fin de son mandat mi 2014.
Pour mémoire : Le fond de l’affaire d’arbitrage commercial dont a bénéficié Bernard Tapie remonte à 2008. Stéphane Richard était alors directeur de cabinet de la ministre de l’économie, Christine Lagarde qui est aujourd’hui directrice générale du FMI. Mme Lagarde a toujours le statut de témoin assisté, elle n’est donc pas inculpée mais pas non plus simple témoin.
La décision du conseil d’administration, délicate et politique, n’était pas prévisible notamment grâce à sa constitution équilibrée :
– Stéphane Richard, président,
– 3 représentants de l’Etat,
– 3 représentants du personnel (CFDT, CGT, Sud), (Sud contre et abstention CGT),
– 1 représentant des actionnaires salariés,
– 7 administrateurs indépendants issus du monde économique (soutien total).
Certes, L’Etat, actionnaire à 27% avait annoncé par la voix de François Hollande, son soutien dès dimanche soir sur M6, dans « l’intérêt de l’entreprise, de ses salariés et de ses clients », malgré des avis divergents à gauche et tant que la procédure judiciaire lui en laisse la capacité. Monsieur Richard bénéficiait par ailleurs de l’appui des salariés et d’une légitimité dans le monde patronal.
Stratégiquement l’Etat n’avait pas intérêt à déstabiliser Orange aujourd’hui, les suicides de 2008 et 2009 sont encore dans les mémoires et Orange doit faire face à sa concurrence, notamment depuis l’arrivée de free début 2012 sur le marché des mobiles. Politiquement François Hollande n’avait pas intérêt non plus à se voir désavouer par un vote de soutien contre lui. Une grande majorité s’accorde également à dire que Stéphane Richard a su adoucir les tensions sociales après 2009.
Mauvais moment donc pour une crise de gouvernance malgré les critiques dont peut faire l’objet monsieur Richard sur ses difficultés à faire face à la baisse de la rentabilité.
Ce vote était donc entre les mains de tous les administrateurs, et que l’on soit d’accord ou pas avec la décision du conseil d’administration, c’est un bel exemple de gouvernance saine.
Il est intéressant en comparaison de regarder la différence de traitement pour certains. Monsieur Jean-François Roqui, également pointé dans l’affaire Lyonnais/Tapie/Lagarde, n’a pas reçu le même soutien, il a dû démissionner de son poste au service géologique de l’Etat BRGM le lendemain de sa mise en examen.