Gouvernance : « on fait fausse route »
C’est sous ce titre provocateur qu’Olivier Lefebvre, ancien chef de cabinet d’un ministre belge des finances et administrateur de plusieurs sociétés, s’exprime dans la rubrique économie d’un media national belge (*). Selon lui, dans le cadre de l’affaire Publifin (**), revoir uniquement la « rémunération » des dirigeants et les règles de cumul dans le secteur public ne suffiront pas à aller vers une meilleure gouvernance dans le secteur public.
De manière intéressante, il reprend les grands principes de la gouvernance du secteur privé que nous mettons en œuvre auprès des organisations dans nos missions de conseil ; à savoir, la nécessité de recourir à des administrateurs professionnels et indépendants ; un conseil d’administration de taille raisonnable lui permettant de fonctionner efficacement pour développer l’entreprise ; une transparence totale vis à vis de l’Assemblée Générale des actionnaires qui, grâce à une information de qualité, pourra jouer son rôle de censeur de la stratégie définie par le Conseil et lui donner quitus de sa gestion.
La définition claire des missions de l’entreprise, les rémunérations des dirigeants, la présence effective des dirigeants aux réunions du conseil et des comités ainsi que l’absence de conflits d’intérêts sont les pierres angulaires d’une bonne transparence que Olivier Lefebvre n’oublie pas de mentionner.
Effet du hasard ou pas, la présidente de la commission d’enquête sur l’entreprise publique Publifin de conclure dans les colonnes de ce même quotidien national : « une crise comme Publifin ne doit pas seulement servir à détruire, mais à construire les choses autrement ».
Espérons qu’Olivier Lefebvre sera entendu des pouvoirs publics afin de conduire les entreprises vers un avenir meilleur grâce à une meilleure gouvernance.
(*) Le Soir édition du 4/5/6 Juin 2017
(**) Publifin : conglomérat public belge au centre d’un scandale suite aux rémunérations élevées de ses principaux dirigeants, aux jetons de présence perçus par des administrateurs alors qu’ils n’assistaient pas aux réunions. Une commission d’enquête sous l’égide des principaux partis politiques de la région wallonne (sud de la Belgique)a conduit à la révision des rémunérations des dirigeants, au remboursement des jetons de présence perçus indûment, à « l’amaigrissement » substantiel des conseils d’administration et la chasse aux conflits d’intérêts (cumul mandats publics & privés).