Glencore Xstrata : une fusion musclée, un président désavoué
Glencore Xstrata : une fusion musclée, John Bond, président du conseil d’administration, désavoué lors de la première assemblée générale des actionnaires (80,85%) le 16 mai à Zoug.
Le président de Glencore Xstrata, sir John Bond, ancien président du conseil d’administration de Xstrata, a été évincé lors de l’assemblée générale, ce rejet par les actionnaires est considéré comme brutal. L’ancien patron du pétrolier britannique BP, Anthony Hayward, va occuper le poste de président par intérim avec effet immédiat.
Anthony Hayward, ancien directeur général du groupe pétrolier BP (qui avait démissionné après la marée noire dans le golfe du Mexique), était jusqu’à présent directeur non exécutif indépendant au sein de Glencore.
Trois autres administrateurs, dirigeants issus d’Xstrata, ont également été évincés et sir Steve Robson a démissionné.
Un peu d’histoire… Le 2 mai dernier, après un peu plus d’un an de négociations et de conflit les groupes suisses Xstrata et Glencore ont fusionné, devenant ainsi un géant des matières premières. John Bond était proposé à l’élection du conseil d’administration du nouveau groupe et devait en devenir le président.
Où il est question de diplomatie… Dès l’ouverture de la première session du groupe, sir John Bond pressentant le manque de support a confié à Anthony Hayward la responsabilité de présider la réunion. Il avait d’ailleurs en novembre annoncé qu’il quitterait ses fonctions au sein du conseil d’administration une fois la fusion terminée et jusqu’à ce qu’un remplaçant lui soit trouvé.
Dans un communiqué publié à l’issue de l’assemblée générale, Glencore Xstrata a toutefois insisté sur le résultat d’un vote désaveux.
Où il est question de say on pay… Le débat sur les primes et bonus de Xstrata a rythmé les négociations entre les deux groupes. Tandis que John Bond souhaitait donner les primes promises aux responsables de Xstrata (212 millions de francs) pour garder les meilleurs éléments dans la société, Ivan Glasenberg, le directeur général, a insisté sur le fait que le capital serait retourné aux porteurs. Le 20 novembre 2012 d’ailleurs, la fusion a été approuvée par les actionnaires des deux groupes à plus de 90 % des suffrages, mais le plan de rémunération des dirigeants a été rejeté.
Dans cet esprit Ivan Glasenberg avait promis d’importantes réductions de coûts, en particulier en diminuant la bureaucratie au sein des opérations issues d’Xstrata.
Où il est question de mariée dupée… cette fusion a toujours été annoncée comme un mariage entre égaux, où Glencore devait prendre la direction et Xstrata la majorité dans le nouveau conseil d’administration. Or, Ivan Glasenberg n’a gardé que deux anciens cadres d’Xstrata aux postes clefs et le groupe a notamment l’intention de fermer le siège des opérations d’Xstrata à Londres et à Zoug. Ces activités seront transférées à Baar où se trouve le siège de Glencore, et au sein de ses diverses filiales.